Réponse sommaire :

Concernant le maïs NK603, Séralini a utilisé les deux doses identiques à celles que Monsanto a utilisées dans son étude sur 90 jours et il a ajouté une troisième dose, ce qui est nécessaire pour tirer des conclusions sur la réaction au dosage relativement à des effets néfastes. Concernant le Roundup, la dose la plus faible utilisée par Séralini était inférieure au niveau autorisé dans l’eau potable dans l’UE ; la dose moyenne est la quantité maximale autorisée dans l’alimentation de certains animaux aux États-Unis ; et la dose supérieure représente la moitié de la concentration vaporisée dans l’agriculture.


Réponse détaillée :

Dans son étude d’alimentation des rats sur 90 jours concernant le maïs NK603, Monsanto a utilisé deux doses de 11 % et 33 % de maïs génétiquement modifié dans le régime. Par souci de cohérence et afin de permettre une comparaison avec l’étude menée par Monsanto, Séralini a utilisé ces deux doses, mais il en a ajouté une troisième, 22 % de maïs génétiquement modifié, pour évaluer correctement les réactions au dosage relativement à des effets néfastes.

L’utilisation par Monsanto de deux doses signifie qu’aucune conclusion ne peut être tirée concernant la réaction au dosage. Il est possible de tirer une ligne droite entre deux points sur un graphique, quelles que soient leurs positions relatives ; un troisième point est nécessaire pour tirer une conclusion valable.

Concernant le Roundup, la formulation commerciale a été testée, non seulement l’ingrédient actif glyphosate dans l’herbicide, qui a été testé lors d’études de l’industrie menées pour obtenir l’approbation des autorités de réglementation.

La dose la plus faible administrée ne comptait que 0,1 ppb de glyphosate équivalent au Roundup. Ce niveau est présent dans l’eau potable, il est bien en-deçà des niveaux autorisés pour l’eau potable et il est donc considéré sécuritaire. La dose moyenne de 400 ppm a été choisie car il s’agit du niveau maximal autorisé dans l’alimentation de certains animaux aux États-Unis, bien que ce soit 20 fois plus important que la dose maximale autorisée pour les fourrages dans l’UE. La dose supérieure utilisée représentait la moitié de la concentration utilisée dans l’agriculture.

Il était présumé que la dose supérieure serait la plus toxique. Il n’était pas présumé que la dose inférieure produirait des résultats négatifs, avec la dose moyenne étant l’élément « inconnu » testé.

La surprise était que la dose inférieure était aussi toxique que les doses supérieures, particulièrement chez les animaux femelles.

Il est inquiétant de constater que la dose inférieure de 0,1 ppb, soit 50 ng/l d’équivalent du glyphosate, représente la moitié du niveau autorisé dans l’eau potable dans l’UE, qui est de 100 ng/l. Toutefois, la situation aux États-Unis est bien pire. Aux États-Unis, le niveau autorisé de glyphosate dans l’eau potable est effarant, à 700 ppb ; à savoir, 14 000 fois plus que la dose ayant été détectée comme toxique dans l’étude de Séralini.

Pourquoi y a-t-il des différences entre les niveaux que les autorités de réglementation déclarent être sûrs et ceux que Séralini a déterminés comme toxiques ? La réponse est que Séralini a finalement mené l’étude que les autorités de réglementation devraient avoir exigée sur la formulation commerciale de Roundup et non pas sur le glyphosate seul. Le Roundup commercial est un mélange complexe de glyphosate et d’agents de surface/adjuvants. Ces éléments agissent de façon synergique pour rendre la formulation bien plus toxique que le glyphosate seul, comme l’a constaté l’équipe de Séralini dans son analyse en éprouvettes de cellules humaines.1

Comme les études sur les résidus de glyphosate/Roundup dans l’eau sont rarissimes, il est possible que la population soit exposée à des niveaux dangereux de cet herbicide largement répandu.


Références :

1.         Richard S, Moslemi S, Sipahutar H, Benachour N, Seralini GE. Differential effects of glyphosate and roundup on human placental cells and aromatase (effets différentiels du glyphosate et de Roundup sur les cellules placentaires humaines et l’aromatase). Environ Health Perspect. Juin 2005; 113(6): 716-720.

Source de criticisme :

Monsanto :

http://www.monsanto.com/products/Documents/ProductSafety/seralini-sept-2012-monsanto-comments.pdf