Réponse sommaire :
Les groupes de témoins de Séralini ont la même taille que chaque groupe de dose de traitement et, ce conformément à la pratique scientifique standard. Ce n’est pas une bonne pratique scientifique d’introduire des groupes de témoins « de référence » supplémentaires non pertinents, quoique Monsanto l’a fait régulièrement dans ses tests sur des aliments génétiquement modifiés. Cette pratique n’introduit qu’une plus grande variabilité et un « bruit » des données qui peuvent cacher les effets toxiques de la modification génétique.
Réponse détaillée :
Les critiques affirment que Séralini a utilisé des groupes de témoins inadéquats ou trop petits.1 Mais l’expérience de Séralini a suivi la pratique scientifique standard concernant le nombre des témoins et la façon dont ils ont été utilisés. Les rats dans l’expérience de Séralini ont été divisées en dix groupes de 20 animaux chacun (dix mâles et dix femelles) avec neuf des groupes exposés à des doses différentes de Roundup, ou de NK603, ou de Roundup et de NK603 combinées.
Conformément à la pratique scientifique standard, le groupe des témoins a la même taille que les groupes expérimentaux. Chaque groupe expérimental comprenait dix animaux de chaque sexe (20 animaux par groupe de dose de traitement). Par conséquent, le groupe des témoins non exposés au NK603 ou au Roundup était également de dix animaux de chaque sexe (20 animaux au total). Chaque groupe de 20 animaux de traitement avait été comparé séparément avec le groupe des témoins comprenant également 20 animaux. Ce groupe des témoins était donc un groupe valable pour chacun des groupes de traitement.
Les tests de l’industrie sur les aliments génétiquement modifiés introduisent souvent des groupes de témoins supplémentaires « de référence » non pertinents, alimentés avec une variété de différents régimes alimentaires. Il s’agit de non-GM mais des variétés génétiquement différentes (non-isogéniques) de l’aliment génétiquement modifié testé. L’ajout de ces groupes de témoins supplémentaires signifie aussi qu’il y a beaucoup plus d’animaux dans le groupe des témoins global auquel chaque groupe de traitement sera comparé.2 3 4
L’utilisation de groupes de témoins supplémentaires n’est pas seulement non-standard – c’est une mauvaise pratique scientifique. Même la ligne directrice 116 de l’OCDE pour les tests de toxicité chronique et de cancérogénicité indique que c’est « rarement nécessaire ».5 Un groupe de témoins est la norme. Les groupes de témoins supplémentaires ne servent qu’à augmenter plutôt qu’à diminuer les variables dans l’expérience. Ils élèvent les niveaux de mesure de référence de base historique – en d’autres termes, ils ajoutent un « bruit » des données – qui peut masquer les effets découlant de la consommation de l’aliment génétiquement modifié en cours de test.
Ironiquement, Séralini a été critiqué pour ne pas inclure ces groupes de témoins non pertinents dans son expérience – par exemple, par Wendy Harwood , chercheur principal au Centre John Innes au Royaume-Uni,1 qui développe des traits génétiquement modifiés pour l’industrie.
L’équipe de Séralini a répondu que dans les expériences scientifiques contrôlées, nous testons une variable à la fois.6 Cela signifie que les différences observées dans les groupes de traitement sont susceptibles de provenir de la substance à l’essai – dans ce cas, le maïs NK603 génétiquement modifié, ou le Roundup, ou une combinaison des deux, en fonction des groupes de traitement respectifs – et non à partir de certains facteurs non pertinents.
Références :
1. Science Media Centre. Expert reaction to GM maize causing tumours in rats [press release]. 19 septembre 2012. http://www.sciencemediacentre.org/pages/press_releases/12-09-19_gm_maize_rats_tumours.htm
2. Hammond B, Dudek R, Lemen J, Nemeth M. Results of a 13 week safety assurance study with rats fed grain from glyphosate tolerant corn. Food Chem Toxicol (Résultats d’une étude d’assurance de la sécurité de 13 semaines sur des rats nourris aux grains de maïs tolérant au glyphosate). Juin 2004; 42(6): 1003-1014.
3. Hammond B, Lemen J, Dudek R, et al. Results of a 90-day safety assurance study with rats fed grain from corn rootworm-protected corn. Food Chem Toxicol. (Résultats d’une étude d’assurance de la sécurité de 90 jours sur des rats nourris aux grains de maïs provenant de maïs protégé contre les chrysomèles des racines du maïs.) Fév 2006; 44(2) : 147-160.
4. Hammond BG, Dudek R, Lemen JK, Nemeth MA. Results of a 90-day safety assurance study with rats fed grain from corn rootworm-protected corn. Food Chem Toxicol. (Résultats d’une étude d’assurance de la sécurité de 90 jours sur des rats nourris aux grains de maïs provenant de maïs protégé contre les pyrales des racines du maïs.) Jui 2006; 44(7): 1092-1099.
5. Organisation de coopération et de développement économiques (OCDE). Document d’orientation 116 sur l’élaboration et la conduite des études de toxicité chronique et de cancérogenèse, appuyant les lignes directrices 451, 452 et 453 : 2ème édition : Direction de l’Environnement Réunion conjointe du Comité sur les produits chimiques et du Groupe de travail sur les produits chimiques, les pesticides et la biotechnologie. 13 avril 2012.
6. CRIIGEN. FAQ – From CRIIGEN research team September 2012. http://www.criigen.org/SiteEn/index.php?option=com_content&task=view&id=368&Itemid=1
Sources de criticisme :
Science Media Centre “experts”, notably Anthony Trewavas
http://www.sciencemediacentre.org/expert-reaction-to-gm-maize-causing-tumours-in-rats/
Autorité européenne de sécurité des aliments :
http://www.efsa.europa.eu/en/efsajournal/pub/2910.htm
http://www.efsa.europa.eu/en/efsajournal/pub/2986.htm
Haut Conseil des Biotechnologies (HCB), France
http://www.hautconseildesbiotechnologies.fr/IMG/pdf/Etude_Seralini_Avis_CS_HCB_121019.pdf